Bienvenue sur le site des Jeunes Libertaires de Toulouse !

 

ILS SONT VICHY, SOYONS PIRATES...


La France est un pays fliké. Ça c'est pas nouveau, mais la situation ne cesse de s'aggraver. En effet les effectifs de la police et de la gendarmerie sont en constante augmentation ainsi que ceux des "milices urbaines". Dorénavant chaque lieu public a ses vigiles, les mairies des polices municipales armées, les supermarchés et les fast?foods leurs "gorilles", les transports en commun leur services de sécurités (dont l'ultra violent GIPR brigade d'intervention du métro parisien), les facs et les gares leurs maîtres chiens (dont certains se sont transformés en chasseurs de SDF)... et comme si cela ne suffisait pas certaines chambres de commerce comme celle de Toulouse, s'offrent de véritables milices chargées de "protéger" les commerces de leur ville. Le tout épaulé dans de plus en plus de villes et à l'intérieur même de certains bâtiments (caméras testées dans quelques cités branchées sur la télé des habitants qui peuvent ainsi se surveiller les uns les autres), par des caméras de surveillance dont l'utilisation au niveau judiciaire a été légitimée par les lois Pasqua (Big Brother is watching you).
Si cette surveillance accrue rassure certains, elle me donne l'impression que les villes deviennent de véritables prisons aux multiples matons humains, canidés ou électroniques.
Puis boom, cet été, des bombes explosent à Paris malgré la présence de tant de gardes chiourmes; et ben alors on en rajoute: c'est le plan Vigipirate (déjà expérimenté pendant la guerre du Golfe). Mais bon cela n'empêche toujours pas des bombes de péter (étrange non?) et comme on ne peut pas mettre un flic derrière chaque français (rêve intime de Debré), on fait appel à l'armée : y'avait déjà les gendarmes, maintenant en plus, y a des bons bidasses en kaki dans les rues, histoire de nous habituer à les voir participer à la défense de "l'ordre Républicain". Je ne sais pas ce que ça vous fait, mais moi j'ai l'impression de me retrouver à la sale époque de Vichy.
Là encore, cela n'arrête pas les attentats tout comme d'ailleurs la chasse à l'homme et l'exécution en direct de Khaled Kelkal. Puis soudain plus rien !?! On ne parle plus d'islamiste en " prime trime ", plus de bombe... Mais Vigipirate continue alors qu'on est en plein mouvement social. Fallait?il garder des troupes au cas où les grévistes se montreraient trop revendicatifs? Trop durs? Car, même les flics se sont plaints d'avoir " trop de boulot et d'être fatigués de faire des heures sups, ce qui risquerait de les rendre plus nerveux et d'avoir la bavure facile "…
Mais la véritable cible de Vichypirate semble être plutôt les personnes d'origines étrangères (?), désignées par les politichiens et les médias comme "un véritable vivier pour le FIS " (le F-haine a bien distillé son poison dans le crâne des gaulois). Ils en subissent ainsi pleinement les conséquences : CRS et même des militaires dans les tramway de Strasbourg pour rétablir l'ordre et remettre dans le rang les jeunes "un peu trop virulents" du quartier du Neuhof, mais aussi récemment à Toulouse, au Mirail, où l'on vit fréquemment les CRS au cœur des cités… les exemples sont multiples.
Mais surtout, grâce à Vigipirate, la police a pu contrôler à tour de bras, complétant ainsi ses fichiers : les jeunes des banlieues rejoignant l'extrême gauche au rang d'ennemie de l'État pour les R.G.. De même, les reconductions aux "frontières" (!) ont augmenté de façon exponentielles: on a expulsé en quelques mois plus que ces dix dernières années. On est alors en droit de se demander, à qui ont profité les attentats? Au F.L.N. qui a remporté largement les élections présidentielles en Algérie? A l'État français qui put renforcer le flicage des cités et des immigrés (grand dada des polifichiens ces dernier temps)? Le plan pour les banlieues annoncé à la rentrée va dans le même sens, légitimant l'état de fait produit par Vigipirote (n'oublions pas qu'Eric Raoult préconisait Vigicasseur en Septembre).
A côté des mesures libérales (cadeau aux entreprises) ou d'assistanat, on trouve toute une série de mesures répressives, comme celle qui veut faire du vigile un personnage aussi typique que la concierge dans un immeuble (alors qu'un vigile a été jugé pour meurtre récemment à Paris), et qui augmente la présence des flics dans les quartiers (commissariat, intervention des CRS accrue. îlotiers...).
Cela prouve encore une fois que l'État n'a pas d'autre réponse aux problèmes sociaux qu'une répression saupoudrée d'assistanat; qu'il n'a aucune envie d'endiguer le chômage et la misère mais juste de fermer la gueule aux mécontents, à ceux qui ne supportent plus leurs conditions de vie.
Le délire sécuritaire de l'État amène les cités à ressembler de plus en plus à des QHS (Quartier de haute Sécurité des prisons).

Scanner

Paru dans le numero 8 du journal des JL "Il était une fois la révolution, con!"