RETOUR SUR LA GREVE DES PROFS
LORS DU MOUVEMENT CONTRE LES RETRAITES
LES GREVES HABITUELLES
SONT SANS ESPOIR
Ces textes ont
été écrits durant le mouvement de Juin
2003, ils ont été actualisés
car ils nous semblaient importants : ils pourront en effet servir
d’axe de réflexion pour les prochaines
grèves, et surtout la logique peut être
étendue à toutes les grèves !
(voir l'autre texte)
La lutte s’exerce
au quotidien ; on ne doit pas retarder le moment de passer à
l’action sous peine de ne jamais passer à l’action !
Voici un moyen de résistance :
Le long mouvement des
enseignants s’est traduit par de très maigres
avancées.
Les grèves répétées
et infructueuses ont altéré la motivation des
enseignants, personnels éducatifs et causées des
problèmes à certains parents pour la garde de
leurs enfants. Ce constat négatif amène à
envisager d’autres méthodes
d’actions capables de menacer le gouvernement (en espérant
qu’un jour nous nous serons débarrassé de cette
prétendu institution censée garantir le bien commun…).
Une des pistes est d’organiser
avec les enfants des temps
libres d’expression sur des thèmes démontrant
le caractère hypocrite des États et des partis
politique qui tentent de nous persuader qu’ils possèdent
l’explication et les solutions sur les dysfonctionnements de
nos sociétés. Cette vérité venant
d’en haut, puisque leur ambition est d’accéder au pouvoir
étatique, est une tendance de l’aliénation, avec
comme conséquence la privation de nos capacités
à penser collectivement notre devenir.
Ces « temps d’expression
», organisés dans les écoles par exemple,
seraient un espace de débat, d’apprentissage.
Ils seraient l’occasion pour les enfants de rencontrer
d’autres individus, de mêler les classes. Les
thèmes a aborder sont riches et variés sous
réserve de libérer son esprit des idéologies
actuelles (sans quoi l’on se plonge dans des problèmes
insolubles).
Par exemple :
• la politique africaine de la France occultée en cours
d’histoire,
• l’industrie de l’armement et l’origine des conflits ethniques,
• une approche sociale de la délinquance,
• la croissance économique : solution ou alibi pour repousser
la question du partage des richesses et menace pour notre environnement
?
• la construction écologique d’habitations,
• les alternatives au pétrole avec une réflexion
sur les manières de lever les obstacles à leur
développement,
• les différentes pédagogies d’apprentissages
des savoirs,
• l’anarchisme,
• les méthodes agricoles respectueuses de l’environnement
(cultures associés, sélection de plantes adaptées
à chaque environnement local)
Ces temps de réflexion et connaissance pourraient
se mener sur un mode
égalitaire entre les enfants et le(s)
prof(s) pour rompre avec la sélection et la division
sociale. Élaborer des apprentissages dans lesquels
on relaie mutuellement les difficultés de l’autre pour
faire émerger des pratiques collectives où l’on
prend conscience que la liberté, l’épanouissement
de l’autre est garant de sa propre liberté et épanouissement.
Au lieu
de sortir dans la rue à s’abaisser à demander
la bienveillance de nos supérieurs, élevons
nos esprits et donnons un sens concret à nos désirs.
Beaucoup de profs disent vouloir « enseigner autrement
», ils aimeraient expérimenter d’autres pédagogies
plus libres, plus égalitaires : alors qu’en temps normal
le poids de l’administration le leur empêcherait - sous
peine de sanctions sévères – ceux-ci peuvent profiter
de ces mouvements de trouble afin d’expérimenter en grandeur
nature des formes d’apprentissage choisi avec les enfants. Alors,
la grève
devient subversive
car dangereuse pour le pouvoir.
Cela montrerait qu’il est possible
de changer son destin pour
peu que l’on y mette de la bonne volonté !
Les menaces supplémentaires
sur le système éducatif (déjà dégradé)
ont permis de réunir les gens conscients de la volonté
de porter atteinte plus profondément aux valeurs de l’école
laïque. Pour l’instant les réactions s’orientent
vers une lutte « contre » alors que des actions
agissant « pour » génèrent des facultés
émancipatrices bien plus menaçantes pour ceux
qui mettent en danger notre bien être collectif.
N’oublions pas
que ces propositions d’action ne sont pas des fins en
soi : cette alternative a pour but d’ouvrir l’esprit
critique dans le marasme de soumission et d’autorité
que représente l’école.
De plus, la structure de l’école est calquée sur
la structure de la société actuelle, elle aussi
autoritaire et donneuse d’ordre imbéciles :
si nous voulons changer l’école, changeons la société
!
Paru dans le numero 32 du
journal des JL "Il
était une fois la révolution, con!"