RETOUR SUR LA GREVE DES PROFS
LORS DU MOUVEMENT CONTRE LES RETRAITES
Ces textes ont
été écrits durant le mouvement de Juin
2003, ils ont été actualisés
car ils nous semblaient importants : ils pourront en effet servir
d’axe de réflexion pour les prochaines
grèves, et surtout la logique peut être
étendue à toutes les grèves !
(voir l'autre texte)
L’important mouvement
social qui s’est déroulé ces quelques semaines
a mobilisé beaucoup d’enseignants, particulièrement
touchés par la décentralisation. Les très
nombreux grévistes ont menacé de ne pas faire
passer les examens, quand ils ne l’ont pas déjà
fait avec les BTS (fantasmes sur mai 68…).
Ainsi, si dans les transports ces collabos de médias
ont monté grévistes et usagers les uns contre
les autres alors que ceux-ci doivent être unis face aux
patrons et à l’État, les critiques à l’égard
de ces profs sont bien moins illégitimes.
Dans cette histoire en effet,
le pouvoir n’est pas le seul à en pâtir : en première
ligne ce sont les jeunes qui trinquent. Non contents
de devoir supporter un système éducatif passablement
répressif, pour la plupart dans le seul but d’avoir les
diplômes permettant d’avoir –peut-être- un boulot
pas trop pourrave, les voilà empêchés de
passer leur examen.
Or pour nombre d’entre eux, et notamment ceux des examens professionnels
(CAP, BEP, BTS,…) l’obtention des diplômes est une épée
de Damoclès, condition exigée par le contrat de
leur premier emploi.
Les jeunes dans leur majorité s’emmerdent en
cours et auraient bien plus intéressant et sympa à
faire hors de l’école. Mais s’ils ne veulent
pas perdre la course à la qualification (et à
l’emploi) –ont ils le choix ?- il leur faut bien rester et attendre,
chaque année plus difficilement, d’arriver enfin au bout
de ce cycle infernal.
Auraient-ils fait cette année pour rien ?
Auraient-ils passé une année dans cette putain
de terminale (ou autre) pour, au bout du compte, ne pas pouvoir
passer leur bac ? Que les profs veuillent conserver les acquis
de leur corporation, soit ! Mais dans ce cas, qu’ils
le fassent en solidarité avec les jeunes futurs travailleurs,
pour lesquels seule la précarité est acquise.
Le boycott des examens se fait au nom de notre avenir. Mais
quel avenir ??? Si le projet était bel et bien
de changer de société, alors au diable les diplômes,
ce serait une opportunité formidable. Malheureusement
il n’en est rien ! Au contraire, les jeunes risquent d’en payer
le prix. Comme si la jeunesse, stigmatisée par Sarkozy
et consort, ne s’en prenait pas déjà assez dans
la gueule !
Pour gagner, nous devons avoir
une dynamique unitaire. C’est-à-dire des revendications
et des actions qui nous rassemblent et non qui nous divisent.
Ne tombons pas dans le piège tendu par le gouvernement
! C’est pourquoi nous appelons les profs, plutôt que de
boycotter les examens, à corriger les copies
et à mettre 20/20 à tout le monde, ou au moins
à ne pas mettre de note en dessous de 15 !
La lutte doit être
dirigée contre l’État,
pas contre nous !!
Non à
la sélection,
pour l’union dans la lutte !
Laurel et Hardy
Paru dans le numero 32 du
journal des JL "Il
était une fois la révolution, con!"