POUR
UN ANTIFASCISME...
EFFICACE !
Au vu de la situation politique
actuelle, nous appelons à la réflexion : comment
expliquer la montée de l'extrême droite en Europe
et dans le monde ?
Tout d'abord, il est important
de rappeler que le terreau du fascisme, c'est la capitalisme.
1. Le système capitaliste
organise la production pour le bénéfice de quelques-uns
: les richesses produites par l'ensemble de la population profitent
à une minorité d'exploiteurs. Cette concentration
des richesses par un petit nombre implique que le plus grand nombre
n'ait que des miettes à se partager, d'où des problèmes
de pauvreté, exclusion, insécurité [surtout
au travail]…
2. Le système capitaliste
organise la division entre les individus en les catégorisant
(" chômeurs ", " immigrés ",
" jeunes de banlieue "...). Ces stéréotypes
font le jeu du capitalisme et de l'Etat suivant la logique "
diviser pour mieux régner ". Mais lorsque les crises
capitalistes sont importantes, quand le chômage et la misère
grimpe, que l'insécurité s'accroît, l'Etat
montre du doigt des boucs-émissaires qui seraient responsables
de nos maux (avant, c'étaient les Italiens, Polonais...
maintenant les arabes). A aucun moment n'est remis en cause la
logique capitaliste qui est pourtant à l'origine du fascisme
: on n'oublie trop souvent qu'en 1933, le développement
du fascisme en Europe était lié de près aux
nombreuses crises capitalistes qui secouaient depuis 1929 les
Etats-Unis puis l'Europe. Ainsi, dénoncer le fascisme en
le vidant de son contexte ne sert à rien.
3. Le système capitaliste
fonctionne sur des bases hiérarchiques et autoritaires
: nous sommes dirigés, guidés ; une élite
décide pour nous (renouvelable tous les 5 ans)... A aucun
moment nous n'avons notre mot à dire. La démagogie
et le mensonge des politiciens associés à la misère
et l'exploitation sociale font se tourner certains exploités
et dirigés vers le fascisme comme solution (la situation
était la même en 1933).
Comment les tenants du
système qui promeuvent une politique capitaliste peuvent-ils
alors prétendre combattre le fascisme ? Ce sont les bases
même du capitalisme qui nourrissent le fascisme et la haine
raciale ! Voter capitaliste n'empêche pas de faire le jeu
de l'extrême droite. Rappelons que la lutte contre le sexisme,
la xénophobie, le racisme et l'homophobie est quotidienne
et que les élections ne changent rien aux mentalités.
On ne peut pas voter éternellement un coup à droite
et un coup à gauche pour contrer l'arrivée au pouvoir
d'un parti ouvertement raciste et d'inspiration fasciste.
Des solutions s'imposent...
1. Quelle est la légitimité
d'un président, d'un parti quelconque qui accède
au pouvoir par un vote visant à contrer un autre parti
?
2. Que nous allions ou
pas voter, nous n'aurons pas de liberté, ni notre mot à
dire : la différence est que lorsqu'on va voter, on en
a l'impression. Est-ce ça la démocratie ?
3. On nous rabâche
qu'il faut voter " républicain " pour combattre
le vote " fasciste " afin de sauvegarder notre démocratie.
Mais où est cette démocratie ?!
La démocratie véritable
est celle où il y a une véritable liberté,
celle où les individus s'organisent ensemble et ne délèguent
plus leur pouvoir sans contrôle. La démocratie directe,
l'autogestion sont, par le biais d'assemblées générales
sans chefs (de lycées, d'entreprises, de quartiers...),
seules porteuses de démocratie.
Seule une égalité
économique, sociale et politique aboutira à l'éradication
du fascisme une fois pour toutes. Le vote n'est pas une solution,
reporter à plus tard les problèmes en les laissant
empirer et croître fait le jeu de l'extrême droite.
CERF NOIR
Paru dans le
numero 26 du journal des JL "Il
était une fois la révolution, con!"
|