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CONTE D'AUJOURD'HUI

Je me rappelle plus vraiment
quel jour était-ce, quelle heure précise?
Ils nous ont dit sur les écrans
que ce n'était qu'une simple brise.
Les yeux braqués sur la télé,
nous avions le même sentiment
leur voix tremblait, les trahissait,
nous ressentions qu'ils nous mentaient.
Une soudaine terreur nous envahit
comme l'impression que c'était fini
nous ne voulions pas nous l'avouer
mais nous savions ce que c'était
C'était cette chose que l'on craignait
mais avec laquelle on vivait
car tous les jours ils nous disaient
que nos centrales jamais n'exploseraient.
A ce moment sans réfléchir, nous sortîmes sur le pavé
pris d'une frénésie collective
rien ne pouvait plus nous arrêter
En quelques heures il fallait consumer
toutes les années qui allaient nous échapper,
brûler, détruire, tout ce que l'on pouvait
pour rattraper le temps qu'ils voulaient nous voler.
Toutes les casernes furent incendiées
même les mairies ne furent pas oubliées,
les politiques les militaires, pas de pitié!
ils nous prenaient nos vies et ils allaient payer
Depuis le temps qu'on restait effacés,
on devenait enfin fous d'exister,
fous de vivre pleinement notre humanité
au moins un court instant avant de crever.
Une aube ténébreuse commençait à pointer,
le souffle de vie, lui disparaissait
mais dans l'obscurité les yeux des enragés
jusqu'à la nuit continueraient à briller.
Vous avez bien compris, tout cela n'est qu'un conte,
quelques paroles sinistres qui vous traversent l'esprit
un jour sans rêve où le temps est tout gris,
où des tours inhumaines nous font penser au pire.

Ce texte est tiré du premier album du groupe kochise, " Là où dansent les morts ", qui bien qu'écrit en 1993, n'en demeure pas moins d'actualité, du moins en ce qui concerne la première partie du texte. Pour la seconde, ça ne dépend que de vous ! Pour les plus tatillons, il vous suffit de remplacer le mot " centrale " par le mot " usine petro-chimique ".

Paru dans le numero 24 du journal des JL "Il était une fois la révolution, con!"