CA
BOUGE...ENCORE...
POUR LES BOURGEOIS !
Fin septembre 2001 eu
lieu à Toulouse un festival co-organisé par tackikollectif,
section festives des très médiatisés Motivés.
Spectacles et concerts, très star system comme d'accoutumée
: Noir Désir, Manu Chao… et évidement les prix qui
vont avec : environs 100 francs la place, et je ne préfère
pas connaître le prix des consommations à l'intérieur
(car bien sûr, impossible de rentrer avec son alcool, sécurité,
sécurité.. buissness ?). La liste motivé
avait axé sa campagne électorale pour les municipales
sur la participation démocratique, à la base, de
tous les gentils citoyens contre les méchants politiciens,
du vrai contre le spectacle politicard… C'est sûr que 10
sacs pour aller mater un groupe, c'est très populaire et
démocratique, mais rien d'étonnant, le groupe Zebda,
ramasse voix de cette même liste, a certainement l'habitude
de ce genre de tarifs. Un programme électoral basé
sur les petits bourgeois branchouille du centre ville avec des
concerts branchouilles pour jeunes friqués en guise de
paravent culturel, tout est normal.
Là où ça commence à devenir rigolo,
c'est quand on regarde les financeurs de se sommet culturel prolétarien
(reproduit au bas de la page). D'abord la préfecture, très
connue pour son soutien à la jeunesse toulousaine et aux
concerts populaires, je citerais juste pour mémoire du
concert du 11 novembre 2000 à Purpan (cinq groupes à
prix libre), avec trois cars de CRS à 20 heure pour empêcher
le concert ; la mairie, aussi réputée pour son soutien
aux groupes locaux, avec quasi impossibilité pour les bars
de faire des concerts le soir et ses pressions constantes sur
les squats et lieux alternatifs (non on parle pas de Myris, nous
faite pas rigoler, pour moi un lieu ou le candidat PS va voir
un concert-avant les élections bien sûr, ça
fait partie de la même merde) : fermeture de lieux, pressions
en tout genre (envoyer des pelleteuses avant la décision
de justice d'illégalité du lieu, ça c'est
démocratique) ; la Dépêche aussi, de francs
comiques pour qui se donne la peine de voir ce qui se passe réellement
sur place (d'après la dépêche, ce concert
du 11 novembre était une rave, alors qu'il s'agissait…
d'un concert de punk ! Difficile de confondre… Moralité
: le journaliste n'y a pas foutu les pieds) ; la SEMVAT, avec
le ticket de métro certainement le plus cher en France
pour une seule ligne et fermeture à minuit, très
pratiques quand on habite dans un quartier, toujours très
démocratique et certainement pas discriminatoire… Je vais
arrêter là avant de vomir.
Pourquoi s'acharner sur ces pauvres innocents ? (d'autant qu'un
des concerts a eu lieu juste après l'explosion de l'usine
AZF, donc remixé en soirée de soutient, devant les
bons sentiments mielleux, la critique se fait vite taxée
d'inadmissible) Parce qu'il y a encore des gens pour croire à
toutes ces bonnes paroles, même quand les faits en montrent
clairement les contradictions, de ces gens qui croient que rien
n'est possible hors le spectacle qu'on essaye de nous faire avaler,
que ce soit pour des festivités ou pour la gestion de la
société.
Ce qui est bien sur complètement faux….
La brochette des
gentils financeurs du gentil festival


Paru dans le
numero 24 du journal des JL "Il
était une fois la révolution, con!"
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