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ILS ONT VOTE... ET APRES ?


Une fois de plus nous avons assisté à la mascarade électorale. Pour les habitants de Toulouse elle a pris une tournure particulière, puisqu'à grand renfort de publicité médiatique on a voulu nous faire croire que Motivé-e-s était la solution à tous nos problème. Au début de cette campagne ils se sont même hasardés à se réclamer de l'héritage libertaire. Ils ne nous en a pas fallu plus pour qu'avec les compagnons de la CNT-AIT nous dénoncions cette tentative de récupération de nos idées et pour rappeler à tous les positions anarchistes et anarcho-syndicalistes sur les élections. Voyons maintenant notre analyse sur ce qui s'est passé.
Un discours différent selon le public : Si chez Mermet ( animateur d'une émission de radio), grand prophète de la confusion radical-réformiste, les Motivé-e-s n'hésitent pas à se réclamer de notre héritage, il en est tout différent pour la gauche papier glacé. Ainsi dans le nouvel obs n°1890 (25-31 Janv 2001) ils n'hésitent pas à dévoiler leurs véritables visage " Nous revendiquons le droit de vote pour les immigrés, la citoyenneté pour tous, le pacte républicain, sans appeler à la révolution ". Voilà maintenant c'est plus clair sur leur intention ils ne sont pas révolutionnaire, ils sont pour le pacte républicain et on y reviendra plus tard.
Autoproclamé voix des quartiers populaires et des cités, en regardant leurs résultats dans ces mêmes endroits on rigole. Non " leurs chiffres " ils les font dans le centre ville entre Capitole, Esquirol et Jean Jaurès. Ailleurs c'est la veste totale et ça permet de voir leur réelle implantation : quasi nulle. Le rôle des Motivé-e-s était de faire voter les jeunes pour que le PS ait une chance de gagner. Avec de la musique " folklorique " commerciale qu'on voit sur M6, avec la une sur ce soit disant " nouveau phénomène " dans les journaux parisiens et à la télé, en renforçant leur pouvoir sur le milieu associatif toulousain ; les pauvres et les exploités ne s'y sont pas trompés : ils se sont abstenu d'un débat qui les a ignorés.

Il fallait les voir dans leur bataille de l'affiche, dans leur petite phrase, leurs concerts au Zénith ou à leur meeting politique ; de l'extrême droite à l'extrême gauche un seul mot d'ordre : la chasse à l'électeur. L'extrême droite et la droite avaient leur campagne axé sur la sécurité, la gauche moitié sécuritaire, moitié culture ; l'extrême gauche gauche culture à fond et thématique un tantinet xénophobe : il ne peut n'y avoir qu'un maire bien de chez nous, un toulousain (en passant remplacer toulousain par français dans leur argumentaire et on retrouve presque le discours des fachos). Mais alors ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, les précaires, chômeurs, Rmiste, ouvriers, travailleur clandestins, mère célibataire, sans papiers, sans logis... ? Ah bah pour eux il y a la culture : entre les 4 bars du super quartier populaire avec sa place toute refaite Arnaud Bernard, ou le " squat " bien propre du centre ville bien installé dans les locaux de la préfecture Mix Art Myris. Ou alors il y a les flics et les schtroumpf bien pratique pour demander son chemin. Et si on s'acharne sur l'extrême gauche c'est que pour l' extrême droite et la droite tout le monde a eu le temps de se rendre compte qui ils défendaient, que pour la gauche plurielle et son lot de scandale il n'y a pas besoin d'être un fin analyste pour s'apercevoir qu'ils sont exactement comme les deux précédents. Pour ce qui est LCR et consort ils sont aussi à l'épreuve de la cogestion. Déjà se présenter aux élections et faire un bon score ça permet de ramasser un max de fric, où va t'il ? A qui sert -t'il ? On en saura pas plus ! Dans les quartiers avec leurs assos pour jeunes complètement bidons, l'argent sert à acheter des tables de ping pong et des babys foot, mais surtout à financer leur petit copain. On ne parlera pas des assos complètement fictive d'Arnaud Bernard, et quand ils s'essaient à la réhabilitation de quartier un peu populaire ça donne ça : une place sans vie et triste à mourir le Samedi Après-midi.
Mais pour que chacun en ait un peu pour soi voyons voir le PS. Pour commencer cassons le mythe du parti qui se veut progressiste en citant quelques évènements : sang contaminé, sans papiers expulsés et/ou assassinés, détournement de fric en tout genre, la MNEF où les étudiants ne sont jamais remboursés, les 35 heures dont les travailleurs commencent à s'apercevoir qu'ils se sont bien fait avoir, le PARE où les chômeurs vont vraiment sentir leur douleur... Voilà ce qu'est le PS un parti où des gens pas très clair sont au gouvernement (Fabius, Chevènement...), qui précarise les jeunes sous couvert d'insertion avec des stages bidons et des contrats ultra précaires, qui privatise insidieusement l'université au profit des entreprises, qui matraque et tue des gosses dans les cité ou dans les prisons. Tout ça c'est la gauche depuis 20 ans qui commencent à sérieusement rattraper la droite dans le pourcentage de saloperies qu'ils nous font subir. Alors pendant notre campagne nous avons rencontrés quand même pas mal de gens qui savaient très bien ce qu'ils faisaient, ceux dont ce monde leur convient qui ont votés pour plus de flics ou pour surtout ne rien changer. Il va falloir maintenant les mettre en face des conséquences qui se répercutent inévitablement sur tous. Ceux qui ont votés pour tout partis confondus devront se souvenir qu'ils ont choisis la précarité, le flicage, la xénophobie, une société basé sur le profit des patrons. Il y a un moment où on ne peut plus faire semblant de ne pas savoir. Voter c'est être complice de ce syst éme injuste qui sert les puissants, les expoiteurs et les politichiens. Nous n'avons rien à attendre d'eux.


VOTER C'EST LEGITIMER LE POUVOIR
ABSTENTION ACTIVE

Et parce que nous avons toujours été clair sur toutes les élections et leur inutilité (même nocivité), parce que nous n'agissons pas de façon médiatico superficielle ; nous nous retrouvons entiérement dans le communiqué que nos compagnons de la CNT-AIT ont diffusés au lendemain du 1° tour. PERSONNE ne pourra nous reprocher la langue de bois, ou l'analyse post-électorale facile....

" La liste MOTIVE-e-s s'est ralliée à la liste pro-gouvernementale de SIMON dès le 11 Mars au soir.
Les ouvriers licenciés, les sans-papiers expulsés, les précaires et tous les travailleurs matraqués et exploités alternativement par la droite représentée par DOUSTE BLAZY puis par la gauche représentée par SIMON ne peuvent que prendre acte du mépris que la soit disant gauche alternative toulousaine leur porte.
Au cours des débats menés avec cette nouvelle génération de politiciens pas un mot sur l'application des 35 h, pas un mot sur l'accueil des immigrés, pas un mot sur la flexibilité, la précarité, pas un mot sur tout ce qui concerne les ouvriers et leur familles. Par contre ce fut comme d'habitude la course à la bonne place dans la liste de la gauche plurielle.
Derrière tous leurs discours, ceux qui aujourd'hui se présentent pour "battre la droite" sont d'ores et déjà prêts à faire comme elle et à appliquer la politique du patronat comme le font Jospin et sa clique.
Les militants et sympathisants de la CNT- AIT ont dénoncé dès le départ toutes ces manœuvres et ont appelé dès le premier tour à ne pas y participer. En rien étonnés devant le fort taux d'abstention dans les quartiers populaires (plus de 41 % au Mirail), ils se rangent fermement aux côtés de tous les exploités oubliés par cette compétition électorale contre les politiciens.
Avec les sans-papiers, les travailleurs menacés de licenciements, avec ceux de la restauration rapide, avec les personnels de la santé et avec tous ceux qui sont en lutte pour de meilleures conditions de travail et de vie, ne donnons pas notre voix à ceux qui nous étouffent.... ABSTENTION ! ! ! !
".

Paru dans le numero 23 du journal des JL "Il était une fois la révolution, con!"