Aujourd'hui
le mot "crise" est uns toutes les bouches. Il devient
notamment le prétexte servant à un renforcement
du pouvoir et du contrôle exercé par une toute petite
partie de la population. Mais de quelle crise s'agit?il? A mon
avis ce terme désigne simplement une précarisation
sociale trop importante pour ne pas en parler. Cependant pour
éviter de se perdre dans une problématique trop
générale que pose la situation, les propos qui vont
être énoncés par la suite, traitent le problème
particulier du conditionnement de la majeure partie de !a population
de nos sociétés, des moyens mis en oeuvre par ceux
qui forment l'autorité (État, technocrates, hauts
fonctionnaires, détenteurs des capitaux, décideurs
économiques, entrepreneurs entre autres, représentants
de toutes sortes, sans oublier les curés et autres fanatiques)
et qui leur permettent d'asseoir leur pouvoir.
D'un point de vue
général, les différentes mesures prises aujourd'hui
par notre cher gouvernement (qu'il soit de droite ou de gauche),
renforcent le processus de genèse de la minorité
dirigeante (et unie par conséquent au niveau social, économique,
politique et culturel ), la base de son pouvoir est constituée
par la majorité de la population qui, étant "représentée",
ne participe pas à l'organisation, l'élaboration
du fonctionnement de notre belle société démocratique
et libérale.
Aujourd'hui, dans une situation de précarisation de plus
en plus étendue chez les jeunes mais aussi chez les adultes
- donc dans un contexte de paupérisation et de troubles
sociaux grandissants, résultants d'une politique d'asservissement
- l'État doit désormais trouver des prétextes
et des moyens encore plus subtils pour faire accepter l'ordre
en place. De cette façon, par l'intermédiaire des
CES (Contrats Emplois "Solidarité"!), des CIP,
des stages, des boîtes intérimaires, du chômage
technique, etc... une part de plus en plus grandissante de la
population est amenée à accepter un travail sous?payé.
Ces divers moyens servant à " gérer le chômage
" permettent à ceux qui les mettent en pratique et
qui en profitent, d'imposer des rapports de plus en plus inégalitaires
et de tirer profit de la "crise".
C'est encore ainsi que l'INSEE (organe de l'État) publie
un classement de !a population en catégorie socio-professionnelles
(CSP).
Cette répartition de la population en fonction de la position
sociale de chaque individu (s'il est patron, chef, ouvrer ou chômeur...)
diffusée par les média, constitue une représentation
hiérarchique de la société. Étant
ainsi véhiculée, le principe de relations hiérarchiques
nous est imposé, comme un des fondements de notre société,
ce qui favorise en plus la concurrence entre les individus.
D'autres part le système de la démocratie représentative
tel qu'il est appliqué dans nos sociétés,
est un moyen constamment utilisé par cette couche dominante,
pour imposer son pouvoir (étant donné que la population
délègue le sien à quelques uns), très
vite on aboutit à une rupture entre les aspirations, les
volontés du peuple et les choix politiques, économiques
et sociaux. Nous en avons un bel exemple en France, où
un gouvernement de plus en plus autoritaire (application de lois,
de décisions élaborées par une "élite",
technocrates et hommes politiques, sans concertation de la population
qui, normalement, devrait être à l'origine de ces
décisions), qui représente une petite partie des
individus, impose des "sacrifices" au plus grand "
partenaire sacré " (qui est paradoxalement le moins
écouté ! ), alors qu'il tente de "concilier"
les intérêts des détenteurs de capitaux d'une
part (entrepreneurs par exemple), des curés d'autre part,
avec ceux qu'il représente.
Cela peut donc montrer qu'il existe deux grands groupes sociaux
dont la formation découle de ces rapports inégaux
(ce qui peut apparaître un peu simpliste, mais en tour cas
évident…).
Par ces diverses manipulations (qui sont multiples puisque présentes
partout), le principe de relation hiérarchique est enraciné
dans nos sociétés. Et ce n'est pas en demandant
plus de sous pour l'éducation, des réformes plus
sympas, ni avec des représentants élus "démocratiquement",
mais au contraire en construisant un fonctionnement opposé
à celui de nos sociétés "modernes"
(partage égalitaire du travail et des richesses, absence
d'autorité, chaque individu participant de manière
directe à l'organisation de la société),
en rejetant tout dogmatisme, les idéologies trompeuses,
ainsi que l'actuel système d'élections qui ne constitue
d'une part qu'un leurre et d'autre part qu'un moyen pour légitimer
une domination et détruire toute tentative de lui nuire...
RADICAL
Paru dans le
numero 2 du journal des JL "Il
était une fois la révolution, con!"
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