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LA VIOLENCE DU SYSTEME


Pour mener peinard leur business de dirigeants et d'exploiteurs, politiciens et capitalistes doivent anesthésier et manipuler la population. Il leur est en effet indispensable d'endoctriner les individus, d'endormir leur soif de liberté et d'égalité de manière à les rendre plus dociles et rentables. Pour les dirigeants politiques et économiques de nos "démocraties" il s'agit de faire en sorte que les individus n'aient même plus conscience de la soumission dans laquelle ils se trouvent. Leur but est de fabriquer le consentement. Pour cela, les artistes de la manipulation disposent de techniques de gouvernement d'une redoutable efficacité. L'une d'entre elles consiste à concentrer l'attention des gens, soit vers des questions insignifiantes, sans importance réelle (ex : le conflit dans la cohabitation Chirac-Jospin, le foot, le dernier gadget à la mode, la mort de Lady Di... ), soit vers de faux problèmes qui évitent de soulever les véritables questions. En détournant l'attention des dominés des causes de l'oppression et de l'injustice, ils créent un état d'esprit favorable à leur intérêt d'exploiteurs et de dirigeants.
La question de la violence, présentée comme un phénomène de société, est exemplaire. Les médias, chiens de garde du système, entretiennent et amplifient une peur collective de l'insécurité. Depuis des années, cette machine à endoctriner nous gave de discours, reportages et débats sur ce thème. Si la petite délinquance existe (il ne s'agit pas de la nier), il nous faut rappeler qu'elle est beaucoup moins importante que ce les médias voudraient nous faire croire et qu'elle n'est en fin de compte que le produit d'un système inégalitaire et violent. Mais pour le pouvoir, le matraquage médiatique sur le thème de la violence permet d'accroître et de justifier le flicage. Il a aussi et surtout une fonction beaucoup plus importante: il fait partie de ces techniques de diversion qui évitent de montrer la violence capitaliste et étatique. Lorsqu'ils attirent l'attention des gens sur la petite délinquance, ils cherchent à nous faire oublier la grande délinquance, celle du bourgeois et du politicard (bénéfices et salaires énormes, corruption, aides diverses aux patrons, détournements de fonds publics... ) qui coûte des milliards de fois plus cher que la délinquance du pauvre.
Évidemment, les stars du journalisme, qui s'en mettent eux-mêmes plein les poches, tutoient les ministres et bouffent avec eux, n'ont pas intérêt à remettre en cause la barbarie capitaliste. Pas besoin de censure officielle puisqu'ils partagent le même train de vie luxueux, les mêmes valeurs que les capitalistes qui les emploient, bref, ils font partie de la même classe sociale. Ils savent donc être solidaires face à ceux qui subissent leur pouvoir. Ainsi, ils se gardent bien de dénoncer l'extrême violence de l'État et entretiennent au contraire les supercheries qui servent à le justifier (État de droit, soi-disant "démocratie", France pays des droits de l'homme, liberté-égalité-fraternité, etc... ). En France, les flics assassinent une dizaine de personnes par an en toute impunité. Dans les faits, la peine de mort n'a jamais été abolie dans le pays des droits de l'homme. A l'échelle internationale, le terrorisme d'État (les médias ne présentent bien sûr jamais les choses de cette manière) entretient ou produit toutes les barbaries. Les pays occidentaux " droitsdelhommistes " soutiennent les dictatures et les approvisionnent en armes. La France est d'ailleurs le troisième exportateur mondial et, de ce fait, en grande partie responsable des conflits qui ensanglantent la planète. Malgré cela, les politicards ne se gênent pas pour nous abreuver de beaux discours sur la défense de la paix, le respect de l'individu ...
Ce système est par nature barbare puisqu'il repose sur la soumission et l'exploitation de la grande majorité de la population au profit de la minorité qui possède les moyens de production et le pouvoir politique. Dans ce système terroriste, l'individu n'est plus qu'un outil destiné à produire la richesse des capitalistes. Sa vie n'a pour eux aucune importance et ils n'hésitent pas à sacrifier par millions leurs esclaves salariés. Pour les capitalistes, il s'agit de faire le plus de profits possible et donc de payer leurs salariés au lance pierre en les pressurant au maximum. Les individus subissent alors des conditions de travail déplorables. Selon une enquête récente du bureau international du travail (BIT) c'est un million de personnes qui meurent chaque année dans des accidents de travail, soit 28 000 morts par jour ! ! Cette véritable barbarie, ce crime permanent contre l'humanité est passé sous silence par les médias qui, en fonction de l'intérêt des puissants, s'arrogent le droit de nous dicter ce qui est scandaleux et ce qui ne l'est pas.
L'économie qui est censée répondre aux besoins humains et servir la société ne fait plus qu'asservir au profit de la minorité qui possède et dirige. Dans sa course aux bénéfices, elle doit constamment faire consommer la population solvable des pays occidentaux et donc créer de nouveaux besoins. Cette société qui impose comme but essentiel l'accumulation inutile de gadgets débiles (Tamagoshi, grosse bagnole... ) repose sur l'insatisfaction permanente du consommateur. Bien-sûr le spectacle consumériste est particulièrement agressif pour ceux qui n'ont pas les moyens de consommer et il n'est pas étonnant que ceux-ci, à leur tour, adoptent un comportement violent afin de posséder. Une valeur est intégrée dans la tronche de populations entières: consommer, posséder. Après, il y a ceux qui peuvent, et ceux qui ne peuvent pas se le permettre… Ainsi, celui qui ne peux pas va utiliser des moyens illégaux pour parvenir à la satisfaction brève de la possession, car la valeur de " consommation " prime sur la norme (qui est la légalité d'accession à la consommation).
Le productivisme qui caractérise nécessairement ce système marchand maintient une grande partie de la population au travail et ce malgré le progrès technique (informatique, machines... ) qui devrait nous en libérer. En même temps, la logique du système qui fait que les entreprises cherchent le profit maximum au moindre coût, amplifiée par la concurrence que se livrent les capitalistes entre eux pour la conquête des marchés, aboutit au chômage de masse et à la précarité. Les personnes licenciées, culpabilisées par le moralisme du travail (1), se comptent par millions. Pour éviter les révoltes, l'État octroie alors le minimum nécessaire à la survie (RMI) tout en faisant passer cette mesure purement défensive pour un progrès social.
Le chômage est aussi un moyen de contraindre des gens à accepter des contrats de merde sous-payés. Aujourd'hui, 80% des emplois crées sont des emplois précaires (intérim, CES, CDD, emplois jeunes... ). L'intérim est en plein boom : +41 % entre mars 97 et mars 98 . La violence patronale est d'autant plus forte qu'elle profite d'un contexte de résignation et de passivité que les médias ont largement contribué à créer. Même les travailleurs qui ont encore la "chance" d'avoir un emploi stable subissent cette violence. Dans ce système, les salariés sont dépossédés, non seulement du produit de leur travail qui va dans la poche d'actionnaires, mais aussi de la possibilité de décider eux-mêmes de l'organisation du travail. L'entreprise capitaliste, véritable dictature modèle réduit soumet l'individu à la hiérarchie et à l'arbitraire de l'autorité. Cette hiérarchisation oppressante entre en contradiction avec le désir d'égalité et d'autonomie de l'individu et constitue ainsi une violence d'autant plus forte qu'elle est quotidienne.
Ce système ultra-violent fondé sur la soumission et l'exploitation, nous ne nous contentons pas de le rejeter. En tant que militants anarcho-syndicalistes, nous construisons un outil de contre-offensive pour les luttes sociales. A travers l'anarcho-syndicalisme nous présentons aussi une alternative : le projet d'une société libertaire fondée sur l'autogestion généralisée, la démocratie directe (participation réelle de chacun à la prise des décisions qui le concerne) et l'égalité économique et sociale. Nous pensons que la société devrait s'organiser de manière horizontale à travers des fédérations de collectivités autonomes. Celles-ci devraient regrouper, d'une part les assemblées d'entreprises (le travail devant être organisé librement par les travailleurs eux-mêmes) et d'autres part les assemblées communales ou de quartiers dans lesquelles chacun pourrait participer à la détermination des besoins de la collectivité. Au niveau de la société globale, la production, l'échange et la répartition des richesses seraient coordonnés par des conseils régionaux, nationaux et internationaux composées de personnes révocables et mandatées sur des bases précises (pas de chèque en blanc) par les différentes collectivités autonomes.

Il existe un instinct de liberté et d'égalité qui fait que l'on n'aime pas être exploité, dirigé et manipulé. Ce désir d'autonomie sommeille en chacun d'entre nous et peut être le fondement d'une autre organisation sociale.
Face à la classe dominante qui pour régner a besoin de diviser, face aux exploiteurs et politiciens qui nous voudraient résignés et passifs, restons solidaires et agissons par nous mêmes. Les choses ne changent que lorsque des individus décident de prendre leurs affaires en main.

BOB

1. Pour preuve les 12 employés de Caterpillar qui se sont suicidés après leur licenciement, bien que la véritable raison n'était pas leur incompétence mais leur ancienneté qui donnait droit à des salaires plus élevés alors que l'entreprise préférait embaucher de la main-d'œuvre fraîche et donc bien moins chère!

Paru dans le numero 18 du journal des JL "Il était une fois la révolution, con!"