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Vendredi 4 Juin 1999 à Toulouse:
26ème jour de grève de la faim
des 5 sans-papiers et des 2 sympatisants.

Interview d’un des leurs.

 

Qu’est-ce qu’une grève de la faim ?

C’est une action défensive qui ne vise que la personne qui l’engage. C’est une manière de revendiquer, un peu violente, mais qui ne met en cause que le corps qui l’applique. Nous sommes des étrangers, on ne veut pas de nous, on nous a diabolisés, donc il ne nous reste qu’une alternative qui ne remette que nous en cause.

 

Avez-vous tenté d’autres actions avant cette grève de la faim ?

Oui, des actions légitimes : pétitions, parainages, participation à diverses manifestations, que ce soit sur Toulouse ou sur Paris, partout... Il n’y a pas que ça, ce n’est pas la dernière action. Ca ne sera pas la permière, ni la dernière.

 

Quelles sont vos revendications ?

En ce qui nous concerne, je peux les résumer en une seule : avoir les papiers. Régularisation pour tous les sans-papiers.

 

La grève n’engage que vous, mais vous la faite aussi pour tous les sans-papiers ?

Oui. Elle n’engage que 5 volontaires, anonymes, et nous revendiquons pour tout le monde.

 

Qu’est-que la vie d’un sans-papier ?

Rien. La vie d’un fugitif. Vous avez vu l’histoire du fugitif qui fuit éternellement (NDLR : série TV) ? C’est comme ça. La différence c’est que nous, on n’a pas commis de crimes. Courrir, courrir, courrir dans l’espoir d’un meilleur lendemain. Et aujourd’hui s’en est un.


Vous avez encore espoir ?

Bien sûr. Dans la lutte, il y a toujours de l’espoir. Sinon on ne l’aurait pas entreprise.

 

Est-ce qu’il y a d’autres grévistes de la faim en ce moment en France, et qui ont les mêmes revendications ?

Il y a une femme à Lyon qui fait la grève de la faim - elle a 6 jours d’avance sur nous- pour son mari avec qui elle vit depuis 15 ans en France, et il va être expulsé... Il y a aussi 2 français qui font la grève avec nous à Toulouse.

 

Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous aider ?

Participer aux manifestations, faire des actions comme celle d’aujourd’hui (NDLR : environ 100 personnes ont occupé la préfecture de la rue de Metz pendant 2 heures pour faire entendre les revendications des sans-papiers.)