L’anarcho-syndicalisme
est un terme forgé à la suite de l'entrée
en masse des anarchistes à la CGT (et qui, comme
chacun le sait, a bien changée depuis..) au début
du vingtième siècle.
Mais l'anarcho-syndicalisme ne désigne pas des anarchistes
militants au sein d'un syndicat quelconque (comme des anarchistes
peuvent de nos jour militer à la CGT, à FO, à
SUD...), mais un outil spécifique des travailleurs (1)
en vue du renversement de la société
capitaliste.
L'anarcho-syndicalisme s'inspire donc de méthodes
syndicales (organisations spécifiques à
un lieu de travail, grève, boycott, sabotage…) en vu d'un
but clairement défini : l'élaboration
d'une société libertaire fondée sur le libre
travail.
Le préfixe anarcho précise non seulement
le but, mais la manière
de s'organiser et les écueils à
éviter : parti unique, dictature du prolétariat...
Les anarcho-syndicalistes ne sont pas là pour "guider"
les travailleurs, mais pour les aider à s'organiser.
Le minimum pour un organisation révolutionnaire est d'avoir
un fonctionnement révolutionnaire:
décision à la base, Assemblées Générales
décisionnelles, mandats techniques, rotation des taches,
inter corporatisme… Une telle organisation ne peut en aucun cas
avoir une pratique interne en contradiction avec le mode d'organisation
sociale qu'elle préconise.
Ces organisations s'inscrivant dans un cadre de lutte de classe
et la disparition de l'État, elle ne peuvent bien sûr
pas syndiquer des emplois qui sont objectivement au service de
la classe capitaliste : police, armée, matons..
Dans le même esprit, la manière de procéder
est l'action directe, c'est à dire l'action
des travailleurs sur leurs conditions de vie et de travail sans
représentant ni délégué, qu'il soit
politique ou syndical, c'est pourquoi l'anti-électoralisme
et le refus de siéger aux diverses commissions patronales
sont une condition sine qua non, et non pas juste des positions
folkloriques.
L'anarcho-syndicalisme est donc aussi un outil de propagande
dans le sens ou il montre par l'exemple qu'il est possible de
s'organiser sur des bases libertaires... et que ça marche
! D'ailleurs on observe souvent qu'en cas de conflits sociaux
importants, les personnes en lutte tendent à se rapprocher
de ce type de fonctionnement d'une façon naturelle, sans
avoir forcément de prés requis idéologiques.
Bien que l'Espagne révolutionnaire de 1936 reste la principale
référence historique en matière d'autogestion
à grande échelle, l'anarcho-syndicalisme n'est pas
une survivance d'un époque révolue mais permet au
contraire, en ce sens qu'il indique juste des principes de base
et des pistes à suivre (il n'y a pas de théoriciens
de l'anarcho-syndicalisme) de s'adapter aux réalités
de l'époque et du terrain, puisque ce sont les travailleurs
eux même qui décident de leur propre organisation,
mais sur des bases qui restent toujours les mêmes : le capitalisme
a évolué et s'est diversifié, mais sa base,
sa définition, reste toujours la même (une société
dans laquelle les richesses et les moyens de production sont détenus
par une minorité), et donc une lutte
anti-capitaliste et libertaire doit aussi évoluer et se
diversifier, mais sur des bases qui restent elles aussi les mêmes.
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(1). Petite précisions sur le terme travailleur. Dans ce
contexte, il pourrait correspondre à ce qu'on appelle le
prolétariat, mais le champ d'activités sociales
(et le champs des exploités) s'étant élargi
depuis la création de ce mot au milieu du dix-neuvième,
nous lui préférerons celui de travailleur. Un travailleur
est donc un individu qui ne possède pas le contrôle
sur son travail (ce qu'il produit, comment, pourquoi...), et de
façon plus globale, sur sa vie. Les chômeurs sont
des travailleurs privés d'emploi. Un des buts de la révolution
sociale est que les travailleurs reprennent ce contrôle
qui leur revient de façon légitime, et ceci passe
par l'abolition du salariat (le salariat consiste à vendre
sa force se travail en échange d'un salaire).
voir les
autres introductions
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